Une commune heureuse
« Ce n’est pas en vain que l’on vante le climat agréable et salubre du pays de Clohars-Carnoët où tout réussit à souhait et où il fait si bon passer l’été sur le bord de la mer. On y vit si bien qu’on ne songe pas à y mourir. La meilleure preuve, c’est que sur 4 355 habitants que compte la commune on n’a pas eu un seul décès à enregistrer depuis deux mois. Heureux pays ! »
Novembre 1906, L’Union Agricole et Maritime
cartes postales ©collection municipale_mairie de Clohars-Carnoët
La forêt de Clohars-Carnoët…
« Elle offre, le jour, dans la lumière, des aspects plus accueillants, dans quelques échancrures de sa lisière, sur quelques-uns de ses plateaux où sont établies les huttes de ses charbonniers et de ses sabotiers. Les voilà, les vrais maîtres de la forêt, autant que les gardes qui apparaissent aux tournants, le fusil sur l’épaule, marchant au pas correct du soldat. Ces agglomérations de huttes, installées en campements d’Indiens, ces fumées, cette cuisine en plein air, ces hommes qui travaillent, ces enfants qui rient dans la fougère, tout parle au civilisé inquiet de joie instructive, d’un au-jour-le-jour sans souci, d’une acceptation naturelle d’un sort médiocre, d’une vie, en somme, aussi heureuse que possible, humble et libre. »
Gustave Geffroy (1855-1926), journal « La Justice » – Jeudi 11 Août 1892
Cartes postale ©collection municipale_mairie de Clohars-Carnoët
Louis Beaufrère, L’Union Agricole et Maritime, dimanche 5 août 1900.
« Le bain réparateur, l’air vif et salé du large creusent l’appétit […] les familles s’installent en de joyeux pique-nique et dévorent gaîment les provisions étalées sur une nappe, à même le sable, tandis que les enfants, que cette mer placide attire, courent, entre chaque bouchée, piétiner avec bonheur dans la vague doucement mourante. D’autres, n’ont que quelques pas à faire pour se rendre à l’Hôtel des Bains, bâti sur la plage même. Là, une cuisine excellente vous réconforte, et, grâce à un vivier qui dépend de l’hôtel, l’on peut à tout moment se faire servir homards ou langoustes. Tous les ans quelque construction nouvelle, quelque amélioration pratique, prouvent le souci du propriétaire, M. Marrec, de donner à son établissement tout le confort nécessaire. Garage pour bicyclettes, écuries, cabines, costumes, tout s’y trouve, et l’estaminet, installé dans le hall fleuri d’où l’on embrasse toute la plage et la vaste mer, est le rendez-vous des baigneurs qui viennent y chercher un peu de fraîcheur durant les lourdes heures où le soleil est trop brûlant. »
Extrait d’un article de Louis Beaufrère « Plages bretonnes – Le Pouldu », dans l’Union Agricole et Maritime du dimanche 5 août 1900. Beaufrère évoque l’ancienne grande dune de la plage des Grands-Sables.
« Sur l’immense dune de sable, grande attraction de l’endroit, les enfants – grands et petits – grimpent péniblement en reculant d’un pas sur deux, puis dégringolent à grandes enjambées en se tenant par la main, avec des éclats de rire joyeux et des envols précipités de jupons pour venir choir tout au bas en une culbute générale et inoffensive dont tout le monde s’amuse. »