L’arrivée du gaz naturel dans le bourg de Clohars-Carnoët était une opportunité pour produire localement du gaz vert par le biais de la méthanisation. La volonté de l’équipe municipale de porter la transition énergétique a conduit naturellement vers cette piste.
Une étude de faisabilité a été lancée sous maîtrise d’œuvre du SDEF (Syndicat Départemental d’Énergie et d’Équipement du Finistère) et a conclu à la viabilité du projet. Elle en a délimité les principales lignes : un projet de petite taille, avec des apports d’origine agricole sans cultures dédiées et dans le respect des recommandations de la FNE (Fédération Nationale des Associations d’Environnement).
Comme annoncé, l’étude de faisabilité a été suivie d’une étude d’impact qui a débuté début au mois de novembre.
Malheureusement les premiers retours nous obligent à renoncer au projet.
Les études de sol concluent à l’impossibilité d’implanter cette unité. La nature du sous-sol, en zone humide sur sa totalité, avec un socle rocheux affleurant, rend irréalisable la construction. Sur le plan technique, cela nécessiterait des surcoûts importants, et légalement, la transformation d’une zone humide de cette surface ne serait pas autorisée. Rappelons que ni l’enquête menée en 2009 par un cabinet indépendant, ni le diagnostic départemental n’avait relevé que ce secteur était humide.
Nous avons informé le SDEF que nous nous retirons définitivement de ce projet et cette zone constructible sera supprimée au PLUI. Il n’y aura pas de nouvelle proposition de terrain car, comme nous l’avions expliqué, il n’y a pas d’autre implantation possible réunissant tous les critères légaux et n’ayant pas d’impact visuel.
C’est une déception. Ce projet devait fournir une énergie locale renouvelable pour 12 de nos équipements et desservir la population raccordée au gaz. Il limitait les engrais chimiques de 25% et permettait une réduction des gaz à effet de serre. L’agriculture locale était partenaire au sein d’un projet d’économie circulaire qui rassemblait différents acteurs publics et privés.
Autour de ce projet, un débat approfondi avait été mené, en toute transparence, avec plusieurs réunions publiques, une visite sur site et des échanges avec les riverains. Tous les éléments de l’étude ont été exposés et des modifications ont été apportées pour répondre aux inquiétudes. Si des citoyens se sont exprimés pour refuser la méthanisation, d’autres au contraire nous ont témoigné leur soutien. Cela a été un débat riche sur la méthanisation qui a fait avancer les uns et les autres.
Notre volonté d’agir pour réduire les gaz à effet de serre et limiter notre dépendance énergétique hors territoire a été notre préoccupation permanente. Demain ne peut continuer comme hier. Cette décision nous oblige à redoubler d’imagination et renforce notre volonté de poursuivre ce qui a déjà été initié afin d’inscrire la commune dans cette nécessaire transition énergétique.